Catherine Veran — Les dernières découvertes des Neurosciences sur l'empathie
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Les dernières découvertes des Neurosciences sur l’empathie

L’empathie, on apprend très tôt à être gentil plutôt qu’à être vrai !

De quoi parle-t-on lorsqu’on évoque l’empathie ?

Etre adulte, c’est se couper le plus possible de ses émotions et ne s’en préoccuper que pour faire joli dans une conversation de salon, sans déranger personne, une fois de temps en temps.

Pour être aimé et avoir ma place dans ce monde, nous devons faire non pas ce que nous sentons ni ce que nous voulons, mais ce que les autres veulent. Etre vraiment moi-même c’est risquer de perdre l’amour des autres.

Les émotions sont l’indicateur de nos besoins et nous aident à les satisfaire. Nos besoin de sécurité – stimulation – Affectif ou social – Estime et reconnaissance – Autonomie – sens et cohérence. C’est la non satisfaction des besoins qui déclenche les émotions.

Il faut savoir que l’enfant est prêt à se couper de ses émotions et de son ressenti pour être aimé et recevoir l’attention de ses parents. C’est une question de survie inconsciente. Quand il vient au monde, l’enfant dépend physiologiquement de ses parents pour sa survie : être nourri, vêtu, protégé…. Mais aussi en sa qualité d’être humain il a fondamentalement besoin d’amour et d’attention pour vivre. Même une attention négative vaut mieux que pas d’attention du tout.

Quand on force  un enfant à finir son assiette alors qu’il n’a plus faim, mettre un manteau alors qu’il a trop chaud, arrêter de pleurer alors qu’il a toujours mal, le forcer à se couper de ses émotions parce que c’est socialement plus gérable… on le force à se couper de lui-même pour « avoir la paix », pour qu’il comprenne que c’est ainsi qu’il faut faire.

Comme l’enfant n’est plus en contact avec ses émotions et son ressenti, il va dépendre des autres et du regard de l’autre. Et n’aura de cesse de demander : « Est-ce que c’est bien ce que je fais ? », « Tu peux me dire si c’est bien ? », sans savoir trouver en lui-même l’assurance nécessaire pour se dire « Je suis fier de moi », ou « Je ressens tel ou tel sentiment ou émotion », ou « J’ai besoin de … », ou « J’aime ceci ou cela ».

Il va avoir du mal à développer sa confiance en lui-même et son estime de lui-même, puisqu’il n’est plus en mesure de savoir tout à fait ce qu’il ressent, ce qu’il aime, ou ce qu’il veut… Il va faire en fonction des autres, en fonction de ce que les autres lui renvoient.

Comment naissent les émotions ?

Ce qu’il est important de comprendre est le circuit de l’émotion. Elle nait dans l’amygdale puis est transmise au cortex cingulaire antérieur et, enfin, au cortex orbitofrontal où elle devient consciente et pourra s’exprimer sous forme de demandes ou de plaintes.

Quand en tant que parent nous y répondons positivement, l’enfant crée une association entre son émotion, le soutien de son parent et la satisfaction de ses besoins. Les connexions entre amygdale, cortex cingulaire et cortex orbitofrontal sont renforcées. C’est la base d’un attachement sécure, d’une confiance dans le parent et d’une expression libre des émotions qui pourront être régulées par le cortex orbitofrontal.

Si nous ne répondons pas aux besoins de l’enfant, (énervement, réprimande …) le cortex cingulaire interdira dorénavant à l’émotion de quitter l’amygdale afin qu’elle ne soit plus exprimée, puisqu’elle a été source de désagrément ou de danger. Non seulement l’enfant se coupe de ses émotions, n’en a plus conscience, ne les identifie plus, mais il sera incapable de les réguler et de les exprimer. De telles connexions cérébrales incomplètes perdureront tant que l’individu n’aura pas pris conscience de ce passé qui l’a façonné.

C’est comme un pacte faustien que l’enfant fait de façon inconsciente avec lui-même et qui régi sa vie jusqu’à l’âge adulte en l’empêchant de ressentir les plaisirs sains, ceux qui le font grandir.

L’enfant est naturellement empathique, mais qu’en fait-il ? 

Au cœur des émotions une notion est essentielle – l’empathie !. Les avancées réalisées dans le domaine des neurosciences montrent que l’empathie est une vertu indispensable à l’épanouissement des êtres humains et de l’enfant en particulier. 

Une étude franco-américaine vient de suggérer que nous ne naissons pas tous avec le même capital d’empathie. La capacité humaine à lire les émotions des autres dans leur regard ne dépend pas que de notre éducation et de notre expérience, elle est aussi influencée par nos gènes ! Certaines molécules liées à l’expression de la bienveillance influent sur notre cerveau et conditionnent notre humeur de même que la pacification de notre rapport à soi et à l’autre. 

L’empathie désigne la « faculté intuitive de se mettre à la place d’autrui, de percevoir ce qu’il ressent » (source : Larousse 1985) pour le Petit Robert c’est la faculté de s’identifier à quelqu’un, de ressentir ce qu’il ressent. ». Or, plusieurs études ont démontré que contrairement aux croyances populaires sur le sujet, l’empathie était naturelle. Autrement dit, les nourrissons et les enfants éprouvent naturellement de l’empathie et de la bienveillance à l’égard de personnes se trouvant en situation de détresse, et n’hésitent pas à faire don de leur « doudou » pour consoler un autre enfant qui pleure par exemple.

L’empathie est donc un sentiment intuitif et il a été démontré que les comportements agressifs de même que de nombreuses pathologies psychologiques se développaient plus facilement à la suite d’une enfance stressante ou de maltraitances…

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